La pollution sonore nuit à la biodiversité
Dans un rapport publié en mars 2020, Bruitparif inventorie les principaux méfaits du bruit des activités humaines sur la biodiversité marine et terrestre.
Les zones où l’on n’entend plus que des sons d’origine naturelle ont diminué de 50 % à 90 % par rapport à l’époque préindustrielle. Bruitparif explique dans l’introduction de son rapport1 : « Du fait de l’expansion des activités humaines à l’échelle du globe et de la généralisation de l’industrialisation au cours du XXe siècle, rares sont devenus les lieux exempts de toute perturbation sonore d’origine humaine, qu’il s’agisse des milieux terrestres comme des océans. » Les pollutions sonores ont pris une telle ampleur qu’elles sont fortement présentes même dans les zones naturelles protégées au niveau international.
Même le plancton est affecté !
En mer, l’accroissement du trafic maritime et de ses motorisations en est la principale cause, mais les activités industrielles offshore se développent également, l’implantation d’éoliennes notamment. Ces sources de bruit affectent les animaux marins de diverses manières en gênant la communication entre eux pour la recherche de nourriture, la reproduction, l’orientation et les déplacements, ainsi que la préservation face aux prédateurs, l’éducation des jeunes, etc. Le bruit peut même être néfaste pour leur audition ou provoquer des stress mortels. Bruitparif détaille les méfaits connus pour les différentes espèces de mammifères marins, poissons, invertébrés, et aussi le plancton.
Des conséquences sur la flore
Sur terre, les animaux connaissent les mêmes difficultés pour vivre et se reproduire. Les trafics routier, ferroviaire et aérien propagent leurs nuisances sonores dans leurs environs, de même que les chantiers, les mines et carrières, ou encore l’exploitation forestière. À cela s’ajoute le bruit des villes et de l’urbanisation croissante. Les comportements de toutes sortes d’animaux en sont affectés : mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles, insectes. La désertion ou, au contraire, la fréquentation accrue d’un lieu, qui en résulte, a bien sûr des conséquences sur la flore. La biodiversité est un tout.
Les zones où l’on n’entend plus que des sons d’origine naturelle ont diminué de 50 %
Un guide contre le bruit sous-marins
Afin de limiter l’impact des émissions acoustiques sur la faune marine, le ministère de la Transition écologique et solidaire a publié un guide méthodologique pour lutter contre le bruit sous-marin. Paru en juin 2020, ce document aide désormais les services de l’État dans l’instruction des dossiers de projets d’aménagements côtiers et offshore, et permet d’informer tous les acteurs concernés. Divers textes officiels et guides techniques et méthodologiques servent également la lutte contre les nuisances sonores sur terre et dans les airs.
1 – Bruit et biodiversité – Mars 2020