Pour percevoir les émotions, les enfants favorisent ce qu’ils entendent !
En tant qu’être humain, nous sommes souvent amenés à nous adapter aux réactions de nos interlocuteurs lors d’échanges sociaux, afin de mieux réagir. Pour cela, les adultes utilisent leur vision pour savoir si la personne avec qui ils parlent est heureuse, triste ou encore en colère. Néanmoins, une étude récente menée au Royaume-Uni a démontré que les enfants se servent plutôt de leur audition que de leurs yeux pour capter l’ambiance dans une pièce et les enjeux émotionnels lors d’une conversation.
L’effet Colavita
Découvert par Francis B. Colavita en 1974, l’effet Colavita a mis en évidence le fait que les adultes privilégiaient la vision plutôt que l’ouïe lors de stimulus à la fois visuel et auditif. En effet, l’expérience menée par ce scientifique a mis en avant ce phénomène de dominance visuelle chez les adultes, mais à l’époque, il n’avait pas essayé de faire la même chose avec des enfants ! Une équipe anglaise a donc décidé de tester la concordance de cet effet chez les plus jeunes. Pour cela, elle a demandé à des participants de 3 tranches d’âge différents (7 ans et moins, de 8 à 11 ans et des adultes de plus de 18 ans) de décrire des émotions à partir de visages et de voix montrés et entendues.
Un effet opposé chez les enfants
Lors de cette expérience, les scientifiques anglais se sont rendu compte que les enfants privilégiaient ce qu’ils entendaient plutôt que ce qu’ils voyaient lorsqu’ils avaient à dispositions les deux types de stimulus (auditifs et visuels). De la même façon, lorsque les plus jeunes devaient ignorer les stimuli auditifs, ils avaient de très mauvais résultats pour comprendre les émotions visuelles (moins de 30% de réussite) et préféraient se fier aux sons plutôt qu’à la vue.
Des enjeux éducatifs et informatifs
Loin d’être anodine, cette expérience nous aide à comprendre à quel point l’environnement sonore, à la maison ou à l’école, est important pour un enfant dans un contexte social. Ces résultats permettront sûrement aux professeurs et aux parents de rendre l’apprentissage plus efficace et plus ludique pour les plus petits.