Accessibilité téléphonique universelle : bientôt une réalité
Vous passez certainement des appels tous les jours, et cela vous semble enfantin… Mais qu’en est-il pour les personnes sourdes ? Pour leur simplifier le quotidien, le gouvernement a annoncé fin juillet le lancement d’une mission pour la mise en place d’une accessibilité téléphonique universelle.
Quels publics concernés ?
Pour les personnes malentendantes, il existe aujourd’hui de nombreuses solutions technologiques qui renvoient le son du téléphone directement dans leur appareil auditif, et peuvent même transmettre celui-ci d’une oreille à l’autre. Mais lorsque la surdité est totale, qu’elle s’accompagne de cécité, ou bien lorsque la personne entend parfaitement, mais souffre de troubles cérébraux qui l’empêchent de parler (aphasie), passer un appel devient très complexe. Ces personnes peuvent d’ores et déjà téléphoner en visiophonie, si elles et leur interlocuteur pratiquent la langue des signes. Cependant, ce ne sera jamais le cas de tous leurs contacts : pour leurs appels professionnels ou administratifs, elles sont pour l’instant obligées d’avoir recours à un traducteur.
Des solutions en perspective
Une vraie discrimination à laquelle Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la Fonction publique, a promis de mettre fin pour faciliter la vie des personnes sourdes, sourdaveugles ou aphasiques. Le 26 juillet 2021, le gouvernement a annoncé le lancement d’une mission de préfiguration pour mettre en place une accessibilité téléphonique universelle. Les pouvoirs publics reconnaissent que les possibilités actuelles sont « hétérogènes et fragmentées », voire même « trop complexes d’utilisation pour les usagers ».
Une mission déjà amorcée
Pour mener à bien cette mission gouvernementale, le ministère a déjà effectué une concertation avec les différents acteurs représentant les personnes handicapées, mais aussi avec les opérateurs téléphoniques pour la partie technique. L’objectif était de réfléchir à une solution qui serait à la fois simple à utiliser, sans être trop coûteuse financièrement et en termes de personnel. Suite à cette première piste, la partie opérationnelle du projet a été confiée à Jérémie Boroy, lui-même malentendant et président du Conseil national consultatif pour les personnes handicapées (CNCPH), ainsi qu’à Anthony Colombani, directeur responsabilité sociale des entreprises (RSE), affaires publiques et communication chez Bouygues Telecom. Cadre légal, application, financement, intégration particulière des personnes sourdaveugles ou aphasiques… Cette réflexion complexe fera l’objet d’un rapport d’étape dès cette fin septembre, et les équipes devraient rendre leurs conclusions définitives fin octobre 2021.