L’hyperacousie
L’hyperacousie peut être définie comme une intolérance aux sons de manière générale – forts ou non –, douloureuse dans certains cas. Elle est la conséquence d’une agression de l’oreille causée par un traumatisme auditif violent, et va accompagner l’acouphène dans approximativement 40% des cas. En revanche, environ 80% des personnes victimes d’hyperacousie perçoivent également des acouphènes4.
Les symptômes sont facilement identifiables : des maux de tête, une fatigue poussée et une sensibilité aux bruits qui pourtant peuvent sembler banals aux yeux de tous. Des portes qui claquent, des objets qui tombent, des sonneries de téléphone fortes ou bien encore le bruit de moteurs en marche deviennent vite insupportables. La personne doit alors complétement adapter son environnement sonore pour faire face à ce trouble…
Les personnes atteintes d’hyperacousie, légère ou grave, peuvent ressentir un isolement social et professionnel. Il est dû en partie à l’impossibilité de sortir en environnement urbain, souvent agressif pour l’audition. Il convient d’en parler à un professionnel afin d’en discuter, d’éviter son accentuation, et d’amoindrir la douleur.
Les acouphènes liés à d’autres facteurs
Les acouphènes dus au stress
Le stress n’est pas directement créateur d’acouphènes. On constate cependant que les personnes anxieuses sont plus susceptibles d’être victimes d’acouphènes que les autres. Le plus souvent, ils prennent dans ce cas précis une forme pulsatile.
En effet, une situation stressante va libérer des hormones, modifier l’afflux sanguin vers le cerveau et les oreilles et limiter l’apport d’oxygène au niveau de l’oreille interne principalement. Les chocs émotionnels violents – comme les deuils – ont ainsi pour effet d’aggraver la sensation d’acouphènes ou même les faire persister durablement. Si vous traversez une période difficile, n’hésitez pas à consulter un professionnel. Il pourra vous aider à surmonter vos angoisses afin de ne pas voir apparaître ces problèmes de santé auditive.
Les acouphènes et la fatigue
La fatigue, physique ou mentale, peut avoir un impact négatif sur la santé. Chez certaines personnes, elle peut même provoquer des acouphènes aigus prenant la forme de sifflements stridents. Acouphènes et fatigue « auditive » sont ici intimement liés : à savoir qu’une accumulation de nuisances sonores épuise progressivement l’oreille. Ils peuvent être également accompagnés, dans certains rares cas, de vertiges ou de pertes d’équilibre.
Les bouchons
Les bouchons d’oreilles de taille conséquente – cérumen –, ou bien la présence d’un corps étranger dans l’utricule, peuvent entraîner des troubles de l’audition et l’apparition d’acouphènes chez certains patients. Un médecin traite facilement le problème en ôtant le bouchon et en dégageant les voies.
Les otites
Une otite légère ou grave, causant une inflammation au niveau de l’oreille, provoque parfois une baisse de l’acuité auditive et des acouphènes. Il n’existe cependant pas de véritable corrélation entre les deux. Cela se produit uniquement lorsque des zones précises de l’oreille, telles que le tympan par exemple, sont affectées, occasionnant ainsi des tensions dans toute la région.
Une otite séreuse, considérée comme plus grave qu’une otite classique, peut également entraîner l’apparition d’acouphènes en fonction de son emplacement dans l’oreille. Dans cette situation, il est vivement conseillé de consulter un spécialiste. Les enfants les plus jeunes sont une population particulièrement à risques pour ce type d’acouphène.
Les causes les plus graves
Certains acouphènes peuvent être symptomatiques d’une maladie grave nécessitant un traitement immédiat.
- La maladie de Ménière : il s’agit d’une maladie touchant l’oreille interne et se manifestant sous la forme de sifflements ou bourdonnements, de vertiges, mais également de pertes d’équilibre. Des crises peuvent apparaître à une fréquence très espacée (plusieurs mois) ou très proche (plusieurs fois par semaine).
- La maladie de Paget : elle est généralement diagnostiquée chez les hommes de plus de 50 ans et consiste en une dystrophie osseuse condensante, autrement dit une modification du tissu osseux. Les symptômes comprennent des douleurs osseuses, une déformation des os, ou bien même une surdité passagère causant des acouphènes.
- Un acouphène lié à une tumeur au niveau du crâne, du cou, ou bien de l’oreille : il peut s’agir d’un neurinome, qui touche principalement les femmes et affecte les nerfs de l’audition et de l’équilibre. Ce cas de tumeur est cependant très rare.
- L’otospongiose : cette modification de la structure des os se traduit par une perte continue de l’acuité auditive et par l’apparition d’acouphènes chez certains patients (environ 30 à 80% des cas en moyenne).
Les acouphènes d’origine psychologique
Même sans choc émotionnel violent, une longue période de tensions au niveau professionnel ou familial, ou la résurgence de souvenirs douloureux peuvent créer des troubles psychologiques, et donc des acouphènes. On parle alors d’acouphènes « subjectifs », car seul le patient les entend (contrairement aux acouphènes objectifs, perceptibles par le médecin ORL).
Le cerveau, et en particulier notre système limbique, ne joue dès lors plus son rôle de filtre : nous percevons ainsi des bruits qui ont toujours été présents, et qui deviennent non seulement audibles, mais difficilement supportables. La solution ? Conditionner le patient pour qu’il apprenne à vivre avec ses acouphènes d’origine psychologique. Ces thérapies dites d’« habituation » peuvent être suivies avec un professionnel spécialisé en sophrologie ou en psychologie comportementale.
Qu’ils soient subjectifs ou objectifs, les acouphènes pulsatiles ou classiques peuvent provenir de différents types de maladies, physiques ou psychiques. Dans tous les cas, connaître les causes permet de trouver la thérapie ou le traitement adapté !
Quel est le meilleur traitement contre les acouphènes ?
Pour finir, rappelons les principaux traitements permettant de soulager les acouphènes : en cas de presbyacousie, un appareillage est conseillé, afin de traiter les acouphènes tout en rendant une bonne audition. Certaines pathologies chroniques provoquant les acouphènes peuvent être freinées par des interventions chirurgicales (otospongiose, maladie de Ménière, neurinome de l’acoustique…). Si des médicaments peuvent être proposés pour des acouphènes pulsatiles d’origine circulatoire, la plupart du temps les médecins orienteront aussi vers des méthodes alternatives : bruit blanc, écoute de sons apaisants et musiques douces, homéopathie, acupuncture, méditation… En complément d’un soutien psychologique et de thérapies « d’habituation », peuvent changer le quotidien des personnes atteintes d’acouphènes.