Les différents niveaux de surdité
La surdité est calculée par les experts médicaux en termes de décibels. Ils évaluent ainsi l’étendue de la perte auditive observée, et la classe en quatre niveaux :
- Surdité légère : est constatée une perte de l’ordre de 20 à 39 décibels. Les sons aigus sont les premiers touchés. Le patient fait déjà répéter son interlocuteur à partir d’une perte de 30 dB.
- Surdité moyenne : il s’agit ici d’une perte de l’ordre de 40 à 69 décibels. Le patient éprouve de réelles difficultés à comprendre son interlocuteur, et le fait répéter en permanence.
- Surdité sévère : située entre 70 et 89 décibels, elle est la dernière étape avant la surdité maximale. La personne concernée ne comprend que très rarement son entourage, a du mal à sortir, à évoluer dans son milieu professionnel, et ses proches constatent qu’elle se renferme sur elle-même.
- Surdité profonde : au-delà de 90 décibels de perte auditive, le patient n’entend plus que de très rares bruits, et ne perçoit plus du tout la parole.
Cette perte progressive d’audition va amener la personne à s’isoler, pour ne plus avoir à subir des situations inconfortables : ne pas comprendre ses interlocuteurs, ne pas pouvoir suivre des conversations, et ressentir une grande fatigue particulièrement dans les occasions où il y a de nombreuses personnes ou un environnement bruyant (rue, restaurant, réunion professionnelle, mariage ou évènements familiaux…). Cet isolement peut malheureusement favoriser une dégradation des capacités cognitives, particulièrement chez les sujets âgés… Cependant, les proches jouent un grand rôle pour amener la personne à se faire aider, car de nombreuses solutions existent !
Une adaptation quotidienne
La surdité a un impact non négligeable sur la qualité de vie. Afin de pallier ces inconvénients, il est nécessaire d’adapter ses habitudes en fonction de son niveau de déficit auditif. Pour les personnes les plus atteintes, plusieurs conseils peuvent être promulgués pour améliorer leur quotidien :
- Privilégier les sonneries lumineuses au lieu des sons : au niveau de la porte d’entrée, de son téléphone portable (mettre sur vibreur) ou encore du radio-réveil.
- Mettre les sous-titrages pour les films et émissions sur télévision ou ordinateur.
- Utiliser des sources de communication écrites au lieu de sources orales : SMS ou e-mail.
- En parler à son employeur et avec son entourage pour éviter toute situation désagréable : répétitions, critiques et autres. D’ailleurs, il existe des entreprises spécialisées qui proposent la transcription des réunions professionnelles, soit par des sous-titrages en direct, soit grâce à la langue des signes.
Il reste conseillé pour toute personne souffrant de dégradation de l’ouïe, de réaliser fréquemment un contrôle afin de mesurer l’évolution – ou dégradation – de l’audition. Bien que les tests auditifs aient un certain coût, de nombreux remboursements existent pour les plus modestes.
L’orthophonie et le langage des signes
Souvent privilégiée pour traiter les difficultés de communication des plus jeunes, l’orthophonie peut également s’avérer utile pour toute personne victime de surdité, et ce quel que soit son âge. Elle agit aussi bien sur l’aspect compréhension que sur l’expression orale. Dès que l’on a un doute sur une perte d’audition, l’orthophoniste peut aider au dépistage et faciliter le diagnostic. Elle est par ailleurs indispensable pour les enfants : elle leur permet d’accéder à la parole, puis d’avoir confiance tout au long de leur scolarité, et surtout d’apprendre à lire et à écrire plus facilement.
Dans l’ensemble, une personne portant pour la première fois une prothèse auditive risque de présenter des difficultés pour s’habituer à son utilisation. Des perceptions de bruits gênants apparaissent, d’éventuelles douleurs, et l’écoute est à redécouvrir. L’orthophoniste est alors là pour accompagner le patient et rendre l’adaptation plus simple et plus rapide.
Le professionnel est également disposé à apprendre aux patients à lire sur les lèvres, en donnant des séances d’apprentissage de lecture labiale, qui se révèlent extrêmement utiles pour les patients victimes de surdité sévère. Globalement, il est le premier allié de la personne pour surmonter ses difficultés à communiquer avec son entourage !
Pour les personnes atteintes de surdité profonde et handicapante, il est conseillé d’apprendre le langage des signes afin de pallier leur dégénérescence auditive.
Saviez-vous qu’il n’existe pas un, mais des langages des signes ? En réalité, chaque pays a le sien… Il y en aurait environ 300 ! Il s’agit en fait d’une véritable langue, avec sa grammaire et ses subtilités. Elle permet aux personnes malentendantes de communiquer entre elles, mais aussi, grâce aux traducteurs, d’assister à des conférences ou même à des concerts : cela s’appelle le chansigne !